C’est un véritable bras de fer qui se joue en ce moment entre l’ARS, les élus et le comité de vigilance concernant l’avenir de l’hôpital. Et les patients dans tout ça ?
Nous voilà tous obligés de démontrer le bon sens. Non, l’hôpital de Brioude ne souhaite pas être rattaché à celui du Puy. Les Brivadois semblent unanimes. Mais c’est pourtant bien ce qui semble pendre au nez de l’établissement dans le cadre des Groupements hospitaliers de territoire. La directrice de l’ARS qui rendra sa décision, au plus tôt, en juillet « souhaite privilégier une logique départementale ». Vent debout et unis dans la bataille, les élus, eux, « veulent défendre et imposer un rattachement avec Clermont-Ferrand ». Mais pour le patient, un peu oublié dans l’histoire, qu’est ce qui va changer demain ? Tout ou rien ?
Avec Émile-Roux au Puy. Pour la directrice de l’ARS, l’échelle départementale est la plus adaptée et la plus pertinente pour le patient. Selon elle « si Brioude ne fait pas partie du groupement départemental, celui-ci aura moins de consistance », décrypte François Boudet, président du comité de vigilance. Et donc la Haute-Loire moins de moyens… De là à penser que Brioude peinera donc à obtenir son scanner, il n’y qu’un pas. Et pour Alain Garnier, le maire de Saint-Georges-d’Aurac, « c’est du chantage ». « Nous demandons l’égalité d’accès aux soins. Je ne vais pas reparler de la RN 102… Marre d’être pris pour des lapins de trois semaines. On nous prend pour des charlots », s’est agacé l’élu en réunion du comité de vigilance, en mairie, mardi soir. Et André Chapaveire d’abonder : « Cette décision est complètement à côté de la plaque. Se taper la 102, non merci. C’est une ineptie ! »
Du côté du centre hospitalier Émile-Roux, le directeur Jean-Marie Bolliet se montre rassurant : « Un rapprochement hospitalier entre Brioude et Le Puy, n’empêchera pas les liens déjà existants entre Brioude et Clermont-Ferrand. »
Autre point de crispation : Saint-Étienne. Chaque groupement hospitalier devant être adossé à un CHU, celui de Haute-Loire, s’il voyait le jour, le serait probablement à l’établissement stéphanois. Les patients de Brioude, jusqu’ici dirigés vers le CHU de Clermont-Ferrand en cas de problème grave, seraient donc envoyés dans la Loire. Inconcevable. La question est en suspens.
Avec le CHU de Clermont-Ferrand. Au cours d’une réunion avec plusieurs élus locaux (voir notre précédente édition), la directrice de l’ARS a dit qu’elle ne « changerait pas d’avis », mais qu’elle « pouvait changer de position ». Un mince espoir donc.
Un rendez-vous avec la ministre de la Santé demandé
Pourtant à Brioude, tous les feux sont au vert : le conseil de surveillance de l’hôpital, une vingtaine de conseils municipaux et communautaires, 31 médecins et spécialistes de tout le bassin et 1.532 Brivadois (à travers une pétition) se sont prononcés en faveur d’un rattachement avec l’établissement clermontois.
Mais alors, si la directrice de l’ARS campe sur ses positions en juillet et décide de marier Brioude au Puy, les Brivadois pourront-ils toujours aller se faire soigner à Issoire ou Clermont, sans être pénalisés ? Pierre Héno, le maire de Saint-Ilpize et Michel Bergougnoux ont posé la question à la directrice de l’ARS : « Sa réponse est non. Pas de sanction de la sécurité sociale ou de la mutuelle. Rien ne changera. Alors pourquoi mettre en place une usine à gaz… »
La mobilisation. Pour Léon Martin, « il faut taper fort et taper tous ensemble ». Les élus brivadois et les membres du comité de vigilance vont donc demander audience directement auprès de la ministre de la Santé. Jean-Jacques Faucher, André Chapaveire et Peter Vigier ont tous les trois adressé des demandes de rendez-vous. Affaire à suivre. En attendant les Brivadois sont toujours invités à signer la pétition, disponibles dans les mairies. Une grande marche – comme pour le scanner – ou une mobilisation à Brioude sont également en projet pour le mois de juin.
http://www.laruche.fr/infos-du-jour/Hopital-de-Brioude-On-nous-prend-pour-des-charlots-101693