Tout ça pour ça ?

Lettre ouverte à Madame la directrice générale de l 'ARS Auvergne Rhône-Alpes.
(en réponse aux articles parus dans le journal "La Montagne " et "La Ruche" en date du 7 septembre 2016)

Tout ça pour ça ?
 En effet, Madame la Directrice Générale, depuis plus d'un an, la population du bassin de santé de Brioude vous a fait connaître ses craintes et, depuis la parution de votre arrêté du 4 juillet 2016, sa franche opposition à l'organisation de l'offre de soins que vous leur proposez, en privilégiant le choix de l'intégration du centre hospitalier de Brioude au GHT 43.
 Il y a quelques mois, lors des entretiens que vous aviez accordés à ce sujet, vous indiquiez que vous compreniez ces craintes, que vous les trouviez légitimes...mais qu'il s'agissait pour vous : d'harmoniser les territoires de Santé. Depuis que vous avez pris votre décision et en réponse à nos multiples démarches et manifestations d'opposition, vous tentez de nous expliquer que ces craintes sont infondées car en fait la nouvelle organisation proposée ne changerait en rien l'actuelle filière de soins suivie par les patients du brivadois !!!

NON, ceci ne nous rassure en rien, car on est alors tenté de se demander : Tout ça pour ça ! Si c'était effectivement le cas, admettez alors, tout simplement, le bien-fondé du souhait des patients de Brioude de suivre la filière clermontoise, de voir le bassin intermédiaire de soins du brivadois intégré au GHT 63 et bénéficier ainsi d'une vraie prise en charge graduée et sécurisée.
Mais si nous appréhendons la nouvelle organisation proposée, c'est qu'elle se situe "bel et bien" comme la première phase d'une future réorganisation de l'offre de soins où le positionnement de l'établissement pivot (le CH du Puy) sera déterminant dans les futures prérogatives de l'organisation des soins à l'intérieur de ce nouveau périmètre (GHT).
C'est d'ailleurs à l'intérieur de ces limites que nous pouvons le craindre aussi, la Sécurité Sociale, acceptera ou non, la prise en charge des frais de soins ou de transport si le choix du malade se portait en dehors de la circonscription de soins dans laquelle il sera orienté. Ceci n'est pas une pure hypothèse car nous tenons à votre disposition des exemples concrets sur la volonté de contraindre les patients du brivadois traités en cancérologie à suivre leur radiothérapie au du Puy et non à Jean Perrin à Clermont-Ferrand, comme l'auraient souhaité ces malades.

OUI, la nouvelle loi santé prévoit une amélioration de l'accès aux soins avec une prise en charge graduée et nous y souscrivons totalement ! mais,

NON, l'organisation de soins que vous proposez pour le brivadois n'y contribue pas, au contraire ! Chacun sait ici, les difficultés de circulation et la dangerosité du trajet de Brioude (établissement de grade I) vers Le Puy (établissement de grade II), le CHU de recours (établissement de grade III) si l'état de santé du patient justifie, sera-t-il Saint-Étienne ou Clermont-Ferrand ? Vous répondez que le malade aura le libre choix ! Une fois hospitalisé au CH du Puy ? Comment pouvez-vous imaginer que votre réponse puisse nous rassurer

OUI, nous croyons indispensable comme la loi le prévoit, la coopération et la mutualisation des compétences et des plateaux techniques des établissements hospitaliers; le département de Haute-Loire est déjà confronté vous le savez, à une démographie contrainte des personnels médicaux, qui plus est, dans les disciplines de spécialité, pensez-vous qu'en plus de l'éloignement, le centre hospitalier du Puy soit en mesure d'apporter le soutien nécessaire des compétences médicales? comme le fait actuellement le CHU de Clermont-Ferrand ainsi que les coopérations médicales établies avec le centre hospitalier d'Issoire ?

NON, le recours au CHU ne doit pas être de première intention, d'où la nécessaire logique d'établir une organisation de grade II, par coopération et mutualisation des deux centres hospitaliers du protocole sud de Clermont-Ferrand Issoire et Brioude. Ceci était d'ailleurs un souhait constant jusqu'alors des autorités de santé régionale.

OUI, l'organisation de cette offre de soins au Sud de Clermont-Ferrand a toujours reçu d'ailleurs, le soutien des" Patrons" des disciplines médicales clermontoises du CHU, ceci permettant d'organiser des consultations avancées ainsi que certains traitements dans ces deux établissements de proximité, désengorgeant de cette façon, les services du CHU tout en maintenant une trés haute qualité des soins.

Enfin pour mémoire, et ceci n'a jamais été dit jusqu'alors, si notre ténacité à maintenir notre réclamation d'une organisation des soins, privilégiant l'intégration du CH de Brioude au GHT de Clermont-Ferrand, c'est que cette décision avait déjà été prise, de façon consensuelle, par les instances de gouvernance tant du centre hospitalier de Brioude que du CHU de Clermont-Ferrand en Octobre 2015 !!!

À la question qui vous est posée, de savoir si votre décision avait pour effet de renforcer le centre hospitalier du Puy ? vous répondez : ce n'est pas la seule raison ! Cet objectif y serait donc pour un peu ? Nous le savons et vous également, cet objectif a été en fait déterminant, sinon essentiel !

Il a suffi, en effet, que le directeur du CHER du Puy et M. Laurent Wauquiez alors Président du conseil de surveillance du centre hospitalier du Puy, devenu depuis Président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, expriment leur opposition réitérée à la position du CHU de Clermont et du CH de Brioude, pour que vos services et le maire de Clermont-Ferrand qui préside le conseil de surveillance du CHU se rangent à leur avis. !!! Serait-ce alors le "fait du Prince" et l'aboutissement de quelques tractations entre "grands élus" ? Le petit peuple brivadois ne peut pas l'accepter !

Que Monsieur Wauquiez et les instances de gouvernance du centre hospitalier du Puy, défendent et promeuvent leur établissement et sa zone d'attraction, nous le comprenons ; mais que cela se fasse au détriment de l'accès et de la qualité des soins pour la population du brivadois, nous ne l'accepterons pas, car ceci va à l'encontre de la volonté du législateur, c'est incohérent et profondément injuste.

Notre revendication est argumentée, raisonnable et dans le seul intérêt de la population de notre bassin de vie, nous sommes déterminés à utiliser tous les moyens possibles, juridiques, politiques et médiatiques pour les faire aboutir.    
 
Le comité de vigilance de l'hôpital public de Brioude.