La directrice de l'ARS sort de son silence

Article LA RUCHE

Un parcours de soin libre pour les patients. Pas de souci de remboursement. La directrice générale de l’ARS revient sur la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT). Avec en filigrane, l’impression qu’il s’agit d’une réforme faite avant tout pour désengorger les gros établissements comme les CHU. Et donc, peut-être, redonner sa patientèle aux hôpitaux de proximité.

Commençons par éclaircir un point toujours flou : à quoi servent les GHT ?
C’est une organisation graduée de l’offre de soin. Actuellement, les établissements font un peu de tout et un peu partout. Ce n’est plus possible, parce que la palette de soin est très large avec des technologies très lourdes. L’offre de soin va être graduée en trois niveaux : depuis l’hôpital de proximité jusqu’au CHU. Cela permettra de pérenniser les hôpitaux dans les zones moins denses. Si on ne fait rien, les établissements moyens comme Brioude vont disparaître. Aujourd’hui, chacun dispose de ses ressources, demain, on va mutualiser. Une meilleure offre de soins pour le patient.

Donc Brioude va perdre ses interventions les plus lourdes, comme la chirurgie ?
Non, la chirurgie n’est pas menacée. Les petites interventions, comme la cataracte, doivent rester des soins de proximité. Les urgences ne changeront pas non plus.
Cela va changer pour le CHU de Clermont où se rendaient des patients parfois pour une entorse, pensant être mieux soignés. C’est faux. Les CHU ne sont pas des supermarchés de la santé.
L’offre de Brioude ne sera pas dégradée. Ce qu’on y trouvait, on le trouvera encore.

Qu’en est-il du parcours de soin ?
Le patient choisira toujours son parcours de santé. Et le CHU associé au GHT de Haute-Loire est toujours celui de Clermont. Pour un soin programmé, le patient choisira son établissement. Quant aux urgences, la répartition se fera toujours par le centre de régulation. Naturellement, l’ouest du département ira vers Clermont et l’est vers Saint-Étienne.

Les remboursements ne sont pas menacés ?
J’aimerai dénoncer cette contre-vérité que j’entends circuler. C’est scandaleux. Un patient est remboursé où qu’il soit soigné. Quand un patient choisit d’être soigné en clinique privée aujourd’hui, il est bien remboursé ? C’est pareil. La Sécu rembourse l’acte par l’établissement.

Si les GHT amènent si peu de changement, pourquoi vouloir rattacher Brioude au Puy ?
Ce n’est pas un rattachement. Ce qui sous-entendrait que Brioude est sous les ordres du Puy. Les GHT sont des associations, des coordinations. Ce ne sont pas des entités juridiques, donc il n’y a pas de pouvoirs. Avant les GHT existaient les CHT (comité hospitalier de territoire). Et il y avait un CHT Haute-Loire comme pour le GHT. Sauf que les CHT étaient basés sur le volontariat. C’était une faiblesse. Si un médecin ne voulait pas se déplacer dans un établissement ou si on refusait de partager des moyens, on ne pouvait pas les y obliger. Aujourd’hui, avec le GHT, ce sera obligatoire.
En Haute-Loire, la situation est un peu particulière. Avec deux pôles, Brioude et Le Puy. Les deux pôles resteront sur un pied d’égalité. La directrice de Brioude s’est battue pour ça dans la convention collective et je l’ai soutenue.

Vous allez étudier le recours gracieux envoyé par le comité de Vigilance ?
Nous l’avons reçu le 22 août. Nous avons deux mois pour y répondre. Nous le ferons.

http://www.laruche.fr/infos-du-jour/Une-meilleure-offre-de-soins-101816