Lettre ouverte aux candidates et candidats Réponse de la liste Partageons demain Brioude 2020

Réponse à la lettre ouverte du Comité de Vigilance

Vous soulignez à juste titre l’urgence de “faire venir de nouveaux praticiens”, une partie de la population n’ayant pas de médecin traitant référent - 10% dans votre enquête de 2017. 
J’ai sollicité des acteurs de différents horizons pour faire partie de mon équipe : des membres du corps médical du secteur hospitalier et libéral, des professions paramédicales pour m’entourer de leurs compétences et de leur expérience pour résoudre cette problématique : un médecin traitant référent pour chacune et chacun d’entre nous à Brioude est notre objectif n°1 pour la santé.

Pour attirer des médecins généralistes (MG) il nous faut créer des conditions favorables à leur installation, à leur exercice professionnel et à leur équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Pour être attractives, les conditions d’installation à Brioude doivent être adaptées à leurs attentes : mode d’exercice (libéral, salarié, mixte…), locaux et moyens professionnels, logement personnel, emploi du conjoint, école pour les enfants, activités sportives et culturelles…
Pour la partie dédiée à la santé de notre programme, notre action s’articulera autour de plusieurs points :

Nous devons améliorer la communication et la visibilité de Brioude. Par exemple, la Faculté de Médecine de Clermont-Fd organise des Journées de découverte du territoire auvergnat pour les jeunes médecins qui ne savent pas encore où s’installer. Un coordonnateur de Santé nous aidera, en lien avec l’équipe de l’Adjoint au maire en charge de la santé à qui je demanderai de représenter Brioude à toutes les journées de ce type, auprès des jeunes médecins, en partenariat avec le Conseil de l’Ordre et l’URPS.

Sauf exception, il n’est plus question pour eux de travailler de façon isolée. Ils veulent pouvoir échanger avec leurs pairs, avec des confrères expérimentés, mais aussi avec les autres professionnels de santé.

Plusieurs actions seront engagées simultanément :
Les médecins généralistes installés sur le territoire doivent être confortés : nous serons attentifs à toutes leurs demandes, nous serons à leur écoute car il est important qu’ils soient incités à rester et à attirer de nouveaux médecins.

Certains sont « maîtres de stage universitaire », c’est-à-dire qu’ils accueillent des Internes en stage pendant plusieurs mois. Ils ont l’opportunité de parler avec eux de leurs projets d’avenir : ils construisent des liens de confiance, ils peuvent leur donner envie de rester exercer au sein de leur cabinet car travailler en groupe est la norme désormais. L’équipe municipale accompagnera et encouragera un projet d’extension architecturale d’un cabinet existant s’il émerge. Elle accompagnera les médecins concernés pour les investissements à réaliser (architecturaux, matériel de télémédecine…), elle proposera si nécessaire un local de façon temporaire ou pérenne. C’est avec les médecins impliqués que ce dossier sera mené et rédigé, en particulier pour les demandes d’aides et de subventions auprès de l’ARS, de la Région, de la Communauté de Commune  ...

Les Internes en Médecine Générale font aussi des stages hospitaliers au cours de leur formation. Ils peuvent se plaire en établissement sanitaire et avoir envie d’y exercer. Le CH de Brioude peut proposer des postes de praticien salarié, que ce soit à temps plein ou à temps partiel. Cette dernière hypothèse est compatible avec un exercice mixte ville-hôpital. Ainsi, un médecin généraliste intéressé par un emploi salarié sera encouragé à exercer à Brioude avec ce statut. Nous ferons appel à l’accompagnement de l’ARS intitulé « 400 postes de médecins généralistes dans les territoires prioritaires ».

S’il est intéressé par un emploi salarié mais hors établissement de santé, ce qui correspond à ce qui est souvent désigné par « Centre de Santé » : les locaux, la logistique, le secrétariat seront proposés en lien avec une maison médicale de garde adossée au CH de Brioude ; ils pourront être mis à disposition comme par exemple à Lure, en Haute-Saône, dont il sera très utile de s’inspirer.  

Enfin, l’équipe municipale suscitera la réflexion sur l’opportunité d’une Maison de santé pluridisciplinaire associant différents professionnels de santé, ce qui permettra de poursuivre le double objectif d’exercice non isolé et d’installation de professionnels paramédicaux.

Les gardes, désignées par le terme de « Permanence Des Soins Ambulatoires » (PDSA), à assurer en période de fermeture des cabinets médicaux, peuvent être une contrainte forte, dissuasive pour exercer à Brioude :

Cette contrainte n’existe pas dans les grandes villes où des structures type « SOS médecin » assurent la PDSA, d’où une attractivité plus forte des grandes villes. Et moins les médecins généralistes sont nombreux, plus le tour de garde revient fréquemment. Pour éviter que ce soit trop lourd, le CH de Brioude les soulage : le planning de garde est complété par les Urgences du CHB. Soutenir le CHB, c’est donc aussi aider à l’attractivité de Brioude pour les MG.

Aller dans son cabinet tout seul, avec des patients que l’on ne connaît pas forcément, cela peut être inquiétant. En face d’un souci de santé qui se détériore ou nécessite de l’aide, il peut être utile de solliciter l’équipe des Urgences. A contrario, les Urgences peuvent avoir un afflux de personnes, il peut y avoir de l’attente, améliorée par l’orientation de  certaines vers la « maison médicale de garde » (MMG).

Pour toutes ces raisons, l’endroit où assurer la PDSA le plus adapté est la « Maison Médicale de Garde » attenante ou à proximité immédiate du CH de Brioude. Là, le Médecin Généraliste de garde consulte sur les horaires de PDSA, même si son cabinet privé est ailleurs pour les horaires ouvrables. En outre, ce local peut avoir plusieurs usages, comme l’accueil de médecins de cabinets de groupes trop exigus ou en attente d’extension architecturale, ou encore salarié...

Les Médecins Généralistes ont des liens forts avec la faculté, en particulier ceux qui sont « maîtres de stage universitaire » (MSU). Le vivier de médecins est là, puisque c’est leur lieu de formation à tous : c’est ce réseau de connaissance qui permet de faire venir à Brioude de jeunes médecins. Nous inciterons tous les MG à se former pour devenir MSU et accueillir des Internes.

Entretenir et renforcer les liens au sein de la communauté médicale brivadoise nous semble très important pour la solidarité et la synergie propice à l’attractivité : c’est le « lien ville-hôpital ».
Nous poursuivrons et encouragerons l’enseignement post-universitaire commun organisé au niveau de l’hôpital.

Le CHB est un recours pour les Médecins Généralistes (MG) : les médecins hospitaliers sont des interlocuteurs spécialisés. Les MG peuvent avoir besoin de leur avis, orienter les patients pour des consultations ou des hospitalisations. Ceci participe à l’attractivité par un effet de proximité.

Les partenariats entre établissements de santé, en particulier avec le CHU de Clermont-Fd et avec le CH du Puy au sein du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT), permettront d’offrir l’accès à différentes Spécialistes. C’est comme cela que le CHB a réussi à faire venir des praticiens de haut niveau en Médecine Interne, Rhumatologie, Gériatrie, Chirurgie orthopédique... Il faut poursuivre les relations en particulier dans des disciplines telles que la Cardiologie, la Neurologie, la Radiologie… Les solutions type consultations avancées, postes d’assistants ou de praticiens hospitaliers partagés existent et seront confortées.

Outre l’attractivité, le CHB assure une offre de soins pour tous quels que soient ses revenus, du fait de l’absence de dépassement d’honoraire. C’est une solution accessible financièrement avec une qualité et une sécurité des soins. Le CHB assure une offre en proximité qui permet d’éviter le renoncement aux soins. Et elle est parfois destinée à une population fragilisée, comme la Filière Gériatrique, ou Handi consult qui permet actuellement d’assurer une offre de soins dentaires à destination de personnes en situation de handicap. Cette offre a vocation à s’étendre à d’autres disciplines : je m’attacherai à son développement, et à celui des relations avec les autres structures en charge du handicap comme le Centre d’Action Médico-Social Précoce.

Le Centre Hospitalier est un point fort de l’offre de soins et participe à l’attractivité médicale du territoire. Je m’engage à le soutenir, le représenter, le conforter dans son rôle et ses partenariats, par mon implication au sein du Conseil de Surveillance du CHB, à la présidence duquel je me porterai candidat.

Le plateau technique d’Imagerie du CHB s’est étoffé avec l’installation d’un scanner. Les autorisations hospitalières pour les plateaux d’Imagerie évoluent, et vont dans le sens d’un plateau hospitalier comprenant la Radiologie conventionnelle, le scanner ET L’IRM. Il faut se préparer à cette évolution en créant les conditions d’installation d’une IRM, puisque ce sera certainement le plateau technique standard hospitalier. Cela implique que l’utilisation du plateau technique actuel doit être optimisée pour permettre de l’étoffer ensuite.

Ceci nécessite des partenariats avec d’autres structures que sont en particulier le CHU, le CH d’Issoire, le CH Emile Roux du Puy-en-Velay.

Ceci passe aussi par des solutions d’exercice mixte public-privé : le CHB sera incité à ouvrir le plateau technique, le scanner en particulier, à des médecins radiologues libéraux pour le faire davantage fonctionner. Des plages horaires de scanner pourront être dédiées à ces praticiens, pour optimiser son utilisation et l’investissement correspondant.

Ceci comprend par ailleurs le recours à la télé-imagerie et la télé-médecine, pour étoffer les possibilités de recours aux compétences médicales et de transmission sécurisée des données médicales entre structures, lors de transferts des patients.

Pour l’organisation territoriale de l’offre de santé vous soulignez très justement l’importance du contrat local de santé du pays de Lafayette. Nous nous engageons à tout mettre en œuvre pour remettre en chantier le contrat local de santé et faire assurer son animation par un coordonnateur de santé.

Les liens entre les professionnels de la santé, médicaux ou non, et avec les acteurs du monde social, sont très importants à développer car ils permettent une synergie dans l’intérêt de la population. Nous irons plus loin avec un dispositif qui sera adossé au contrat local de santé, proposé récemment par les pouvoirs publics : la Communauté Professionnelle de Territoire de Santé (CPTS), assortie d’aides financières de l’ARS. Nous mettrons les acteurs concernés autour de la table et coordonnerons les travaux pour élaborer le Projet Territorial de santé.

Ce projet permettra de promouvoir plusieurs points de notre programme :
-La prévention et les dépistages.

-L’éducation à la santé, avec l’Education Thérapeutique des Patients (ETP), ou des dispositifs du type Asalée (Action de santé libérale en équipe)…

-La lutte contre les addictions est une question de santé publique, concernant  les produits licites comme l’alcool et le tabac, illicites comme les drogues, mais aussi les écrans …

Enfin, nous vous remercions pour votre suggestion d’organiser des Assises de la Santé. Nous proposons d’y participer activement car la population peut ainsi être associée aux réflexions en santé, transmettre ses besoins de façon directe et précise, être entendue sur ses attentes.  

Nous nous engageons à tenir le Comité de Vigilance informé de l’avancée des dossiers concernant la santé tout au long du mandat, par des rencontres à fréquence régulière.