Assemblée générale du 10 décembre 2021

      COMPTE-RENDU DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE

Cette assemblée générale a réuni une cinquantaine de participants.
Plusieurs adhérent(e)s s'étaient faits excuser : Dominique BEJOT, André CHAPAVEIRE, Myriam CHEVALIER BONNOUR, Alexis JUILLARD, Christiane JOUVHOMME.
En plus d'élu(e)s de communes adhérentes au comité, le maire de Brioude et président de la Communauté de communes Brioude Sud-Auvergne, des élues du groupe "Brioude Nouvel Horizon" ont assisté à la réunion, ainsi que Marc VANDENBROUK, directeur du Centre Hospitalier de Brioude.
Michel JAMON, adjoint au maire de Langeac et Françoise ROCHETTE, conseillère municipale de Lamothe représentaient leur commune respective.
Le conseiller départemental Michel BERGOUGNOUX était également présent.
Le député Jean Pierre VIGIER et le sénateur Laurent DUPLOMB avaient indiqué qu'ils ne pourraient pas assister à la réunion  

Dans son rapport introductif, François BOUDET, président de l'association, a souligné que la détérioration du système hospitalier en France est importante : elle se traduit par la fermeture de services et de lits, des conditions de travail dégradées et par voie de conséquence des démissions et des difficultés de recrutement : 40% des postes sont vacants au niveau national.

La coordination nationale des hôpitaux de proximité à laquelle le comité de vigilance est affilié demande un plan d'urgence pour l'hôpital public.

La situation du centre hospitalier de Brioude est meilleure que celle d'autres hôpitaux.
Les services des urgences et de chirurgie fonctionnent bien, il y a désormais 2 radiologues qui se relaient, le scanner montre son utilité et la demande d'IRM a été déposée, des consultations avancées sont assurées par des spécialistes venus du CHU de Clermont, des centres hospitaliers du Puy et d'Issoire.
Le comité de vigilance entend veiller au maintien des activités existantes et à ce que de nouvelles consultations soient assurées dans l'établissement (cardiologie, dermatologie...)
L'association suivra avec attention le dossier IRM.

Le comité a apporté son soutien au personnel de l'hôpital éreinté par les 2 années difficiles que nous venons de passer.
Il demeure attentif aux conséquences des réorganisations de service sur la qualité des soins prodigués et sur les conditions de travail des soignants.

François BOUDET a indiqué qu'une étude faite par un chercheur en lien avec l'association des maires ruraux a mis en évidence que 10 à 12 millions de Français vivent dans un désert médical. Il y a de nombreux postes vacants en médecine générale, pédiatrie, psychiatrie, médecine scolaire et du travail.
30% des médecins vont partir en retraite dans les 5 ans.
Le bassin de santé de Brioude n'échappe pas à ce phénomène.
Il manque 5 médecins généralistes sur la commune de Brioude et des consultations ne sont plus assurées en ville dans certaines spécialités (cardiologie, ophtalmologie...)
Le comité de vigilance estime que la mise en œuvre des mesures préconisées par les élus de la commission santé de la Communauté de communes Brioude Sud Auvergne peut permettre d'améliorer l'existant.

Mais l'association pense qu'au-delà de ces mesures, il convient de réfléchir à une stratégie à long terme ayant pour objectif de trouver des solutions pérennes au manque de praticiens et de déployer des actions volontaristes en ce sens.
Au vu de ce qui se fait ailleurs, le comité propose que 2 pistes complémentaires soient étudiées :
     -la création d'un centre de santé public adossé à l'hôpital
     -la mise en place d'une maison de santé libérale.
Il existe 455 centres de santé avec des médecins salariés.
Les conseils départementaux de Saône et Loire, de l'Orne et de la Vendée en ont créé sur leur territoire ainsi que des communes (Figeac, Agen, Vierzon...)
Il y a 1889 maisons de santé existantes dont celle de Langeac et 366 sont en voie de création (celle de Lempdes vient d'être inaugurée)
Le député que le comité a rencontré la veille de l'AG a indiqué que le Conseil régional est disposé à favoriser la création de maisons de santé et il va proposer qu'élus et professionnels de santé de Brioude se rencontrent afin de voir si un tel projet peut voir le jour sir la commune.
Le comité réfléchit à des initiatives visant à mobiliser la population sur le thème de la création d'un centre de santé et/ou d'une maison de santé comme cela a été possible pour l'obtention du scanner.
François BOUDET conclut son intervention en invitant la salle à donner son avis sur les propositions du comité.

Alain GARNIER, vice -président du comité représentant les élus et maire de Saint-Georges d'Aurac, affirme que les citoyens du bassin de santé ne doivent pas avoir une santé au rabais. Il estime qu'il faut s'inspirer des expériences qui montrent leur efficacité. Il cite l'exemple de la maison de santé de Langeac. Il insiste sur la nécessité de développer les échanges et la concertation entre élus, professionnels de santé et usagers.

Michel BERGOUGNOUX affirme que le conseil départemental doit jongler avec les contraintes budgétaires.
Il indique que la collectivité territoriale n'a jusqu'à présent pas de compétence propre en matière de santé.
Il estime que malgré tout, le conseil départemental peut concourir au financement de centres de santé mais qu'il n'envisage pas à court terme de salarier des médecins.

Pierre POMMAREL se déclare étonné que les élus départementaux soient timorés pour salarier des médecins alors que leurs homologues de Saône et Loire l'ont fait ce qui a permis d'améliorer l'accès aux soins dans leur territoire.
Il souligne que beaucoup de jeunes médecins ont la volonté de s'affranchir du modèle libéral.

Patrick MATHO fait remarquer que l'adoption de la loi 3DS (Différentiation, Décentralisation, Déconcentration, Simplification), actuellement en discussion, va offrir aux conseils départementaux la possibilité d'intervenir plus ouvertement dans le domaine de la santé.
 

Marie-Christine DEGUI souligne le manque d'offre de soins en matière de psychiatrie et de pédiatrie.

Brigitte QUEMIN demande si une enquête a été réalisée afin de connaître le pourcentage de patients sans médecin sur Brioude.

Serge LONGEON indique que le questionnaire réalisé en 2017 à l'occasion des assises de la santé avait permis d'estimer que 15% à 20% de la population n'avait pas de médecin traitant. Il rappelle que le comité de vigilance a commencé à donner l'alerte sur le manque de médecins traitant il y a 5 ans Il considère qu'il faut aller plus vite dans les prises de décision pour tenter de résoudre la pénurie de praticiens.

Marie-Christine EYRAUD considère que l'équipe municipale a mis en place une dynamique, qu'elle fait du sur mesure pour attirer de nouveaux médecins et que cela commence à donner des résultats. Elle estime qu'une structure avec des médecins salariés dans le cadre de l'hôpital est une des solutions envisageables.

Jean-Michel MALLET fait remarquer qu'au début de la mobilisation pour l'obtention du scanner, le comité était bien seul à défendre la nécessité de sa mise en place à l'hôpital de Brioude.
Il considère que c'est différent en ce qui concerne le manque de médecins car tout le monde est conscient du problème. Il interpelle le maire de Brioude afin que celui-ci précise sa position sur les propositions faites par l'association.

Jean-Luc VACHELARD indique qu'il partage le constat du comité sur le manque de médecins.
Il estime que toutes les personnes concernées par ce problème doivent travailler ensemble, professionnels de santé, paramédicaux, élus... Il affirme que le comité de vigilance est le bienvenu dans cette réflexion.
Il précise qu'il répondra par écrit à la lettre ouverte du comité.

Christophe BEDROSSIAN souhaite que les résultats du questionnaire réalisé l'été dernier auprès de la population soient transmis au comité car la santé est revenue largement dans les réponses. Il demande que le comité soit associé au comité de pilotage du futur contrat local de santé. II informe qu'une réflexion est engagée sur le secteur de Blesle afin d'expérimenter la création d'une structure de santé sous forme de portage associatif.

François BOUDET indique que les débats sur les thèmes abordés lors de l'assemblée générale se poursuivront dans le cadre des réunions du conseil d'administration auxquelles chaque adhérent(e) peut assister.

L'assemblée vote ensuite le renouvellement d'un tiers des membres du C.A:
Christophe BEDROSSIAN, François BOUDET, Christian CAILLIE, Myriam CHEVALIER BONNOUR et Marie-Claire GAUDRIAULT sont réélus.
Dominique BEJOT quitte le C.A pour des raisons personnelles. Le comité le remercie pour sa parfaite connaissance du dossier de l'hôpital et pour la qualité et la pertinence de ses interventions lors des entrevues avec les élus et responsables de l'Agence Régionale Santé.

Anne-Marie DENIS et Brigitte QUEMIN proposent leur candidature au conseil d'administration.
Elles sont élues par l'assemblée générale.
Le Conseil d'administration est donc désormais composé de :
Christophe BEDROSSIAN, François BOUDET, Christian CAILLIÉ, Myriam CHEVALIER BONNOUR Anne-Marie DENIS, Marie-Claire GAUDRIAULT, Alexis JUILLARD, Christiane JOUVHOMME, Jean-Noël LHERITIER, Serge LONGEON, Léon MARTIN, Marie- Noëlle MATHO, Patrick MATHO, Anne-France NOZIERE-NEGRON, Michel PERRIN, Brigitte QUEMIN, Annick ROMAN, Josette ROULLEAU, Michel VINCENT.

Patrick MATHO dresse ensuite le bilan financier de l'association.
Il propose de maintenir la cotisation à 5 euros pour les adhérents individuels et à 10 euros pour les structures (communes, syndicats, partis)
L'assemblée vote positivement cette proposition.