2005 : première demande faite par l'hôpital de Brioude pour être doté d'un scanner.
2007 : 21 mars, inauguration des nouveaux locaux de l'hôpital
avec une salle prévue pour accueillir un scanner, une salle vide de tout
appareil comme le rappelle les
pancartes brandies par les manifestants de Comité de vigilance.Le temps
des promesses et des faux espoirs commence avec le ministre Hortefeux
qui, fort du soutien du ministre de la santé de l'époque (Xavier
Bertrand) promet une décision définitive avant la fin de l'année.
Un seul scanner est prévu par le Schéma Régional d'Orientation Sanitaire (SROS) pour le territoire de santé de Brioude-Issoire et en avril le Comité apprend que c'est Issoire au final qui en bénéficiera.
2008 : même si la nouvelle ministre de la santé (Roselyne Bachelot) considère un scanner à l'hôpital de Brioude comme nécessaire, aucune décision n'est prise.
L'hôpital doit faire beaucoup d'investissements, mais l'Etat n'apporte pas sa part de financement prévue. L'hôpital recourt à des emprunts toxiques auprès de Dexia, avec des taux qui ont dépassé les 20%.
Ces emprunts vont peser lourdement pendant plusieurs années sur la situation financière et l'installation d'un scanner.
2009 : c'est le temps de la rigueur, l'hôpital est endetté, le déficit se creuse, le scanner attendra.
2010 : création "officielle" du Comité de vigilance de l'hôpital public de Brioude avec le dépôt des statuts à la préfecture.
Cette création est très fraichement accueillie par le maire de Brioude qui affirme que "cette démarche va prendre une coloration
politique" et estime que "la question de la santé n'entre pas dans les
compétences des communautés de communes". Il veut surtout que le
Comité reste en dehors de tout ça sous prétexte que des interventions
maladroites risqueraient d'avoir un effet contraire à celui qui est
recherché.
Sous des prétextes juridiques, le Comité de vigilance est
écarté du Conseil de surveillance de l'hôpital, dont le maire est
président
Le 17 juin, François Dumuis, directeur de l'Agence Régionale de Santé (ARS) refuse de recevoir le Comité de vigilance et se dérobe devant la centaine d'élus, syndicalistes et citoyens réunis devant la mairie de Brioude. S'il refuse de s'expliquer face aux usagers, il déclare à la presse que "si le dossier du scanner n'est pas fermé, il n'est pas ouvert non plus"
Fin de non-recevoir.
Parallèlement à son combat pour l'obtention d'un scanner, le Comité continue la mobilisation contre le décret Bachelot qui prévoit la fermeture des services de chirurgie effectuant moins de 1500 actes classants par an, une menace directe sur l'avenir de l'hôpital.
2011-2013 : le comité continue sa démarche de mobilisation, informe la population, interpelle les élus.
L'ARS reste fermement opposée à l'installation d'un scanner en s'appuyant sur le SROS établi en 2012 qui stipule la non nécessité d'un appareil à imagerie médicale à Brioude.
Pour tenter de désamorcer la mobilisation, elle avance la perspective d'une IRM mobile partagée entre les hôpitaux de Brioude, Saint-Flour et Aurillac. Un projet qui sera abandonné en 2015.
Au cours d'une rencontre avec le directeur de l'hôpital, le Comité a la surprise d'apprendre qu'aucune demande officielle de scanner n'a jamais été déposée par l'hôpital, malgré les affirmations contraires du maire de Brioude
Le Comité lance une pétition qui recueille plus de 9000 signatures pour exiger que le président du Conseil de surveillance et le directeur de l'hôpital fasse officiellement une demande de scanner et que l'ARS prenne en compte les besoins de la population
2014 : le Comité continue son travail d'alerte auprès de la population et des élus.
Une demande officielle est enfin déposée par l'hôpital de Brioude.
La Haute Loire est le département de la région Auvergne le plus mal doté en scanner.
Un scanner pour 224 907 habitants contre un pour 50 000 habitants en moyenne pour la région.
Le comité propose une action populaire d'envergure pour prouver que la population ne veut plus de cette inégalité de traitement et que les habitants du brivadois ne veulent plus être considérés comme des citoyens de seconde zone.
2015 : l'ARS déclare irrecevable la demande de scanner. Le SROS a prévu l'installation de 21 appareils de scannographie en Auvergne, il n'y en aura pas un de plus.
A la demande du Comité, une délégation composée du maire de Brioude, du député Vigier et du président du Comité est reçue au ministère de la santé qui propose la réalisation d'une étude et d'une possible révision du SROS, en fonction des résultats de cette étude.
Le Comité appelle la population et les élus à se mobiliser.
Brioude se mobilise pour obtenir un scanner
(reportage FR3 AUVERGNE)
Le 30 mai, la manifestation organisée par le Comité réunit plus de 600 personnes, élus et population, qui exigent un scanner à Brioude.
(reportage FR3 AUVERGNE)
Sur proposition du Comité, 30 conseils municipaux, 3 communautés de communes, le Conseil régional adopte un vœu pour demander la révision du SROS et l'attribution d'un scanner à l'hôpital de Brioude.
Cette mobilisation s'avère payante puisque l'ARS accepte une révision du SROS et demande une étude de faisabilité pour l'exploitation commune d'un scanner entre les 2 centres hospitaliers de Brioude et Issoire sous condition d'équilibre économique.
Si l'espoir renait de voir un jour un scanner à Brioude, force est de constater que la nécessité reste soumise à la rentabilité.
Nouvelle déception en fin d'année : sur les 3 scanners supplémentaires prévue par la révision du SROS, l'un sera implanté au Puy-en-Velay, les deux autre au CHU de Clermont-Ferrand et au pôle République.
2016 : l'année est essentiellement dominée par la création des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT) et le rattachement arbitraire de l'hôpital de Brioude au GHT 43.
Si l'attribution d'un scanner (pour laquelle aucune décision n'a encore été prise) n'est pas soumise à ce rattachement, il reste en filigrane un moyen de pression.
Quant à l'étude annoncée, elle n'est toujours pas lancée, la mise en place du GHT la rendant improbable.
Le Comité lance une nouvelle campagne de pétition pour réclamer le scanner et dire non au rattachement de l'hôpital de Brioude au GHT Haute Loire.
2017 : le Comité poursuit ses démarches auprès de l'ARS et des élus pour l'obtention du scanner.
Le nouveau directeur de l'ARS (devenue Rhône Alpes avec la fusion des régions) reconnait le bien fondé d'un scanner à Brioude et confirme son souhait de l'inscrire dans le nouveau Plan Régional de Santé (PRS) annoncé pour 2018.
2018 : le Comité de vigilance propose une délibération aux conseils communaux et communautaires dans le cadre de la consultation pour l'élaboration du PRS afin de garantir l'implantation du scanner.
Jean Yves Graal, directeur de l'ARS confirme, lors de sa venue à Brioude, l'arrivée du scanner.
2019 : Le scanner arrive enfin, à Brioude, après plus de 12 ans de combat et de mobilisation, d'espoir et de déception durant lesquels le Comité de vigilance n'aura pas baissé les bras.
Le scepticisme des uns, les fausses promesses des autres, les mensonges de certains n'ont pas entamé la détermination du Comité de vigilance
La mobilisation et la détermination ont payé.