Hôpital de Brioude : le rattachement au Puy-en-Velay suscite le mécontentement

Reportage FR3 AUVERGNE

C'est une conséquence de la loi santé. Depuis le 1er juillet, les hôpitaux ont l'obligation de former des groupements hospitaliers de territoire. Ainsi, Brioude serait rattaché au Puy-en-Velay. Une décision mal accueillie par les élus et les habitants.

Le comité de vigilance de l'hôpital brivadois espérait une dérogation pour rejoindre plutôt l'hôpital de Clermont-Ferrand, mais sa demande a été rejetée par l'agence régionale de Santé. Un nouveau recours gracieux a été déposé auprès de l'ARS.

L'hôpital de Brioude dispose de 180 lits, il est doté d'un service d'urgence et de chirurgie. Pour les patients ayant besoin de soins particulièrement spécifiques, le parcours de soin doit désormais se poursuivre au Puy-en-Velay.

"[Nous coopérons] déjà aujourd'hui avec Brioude, nous stérilisons leur matériel opératoire, nous achetons leurs médicaments, nous préparons leurs poches de chimiothérapies, etc... " explique Jean Marie Bolliet, qui dirige le centre hospitalier Emile Roux du Puy-en-Velay, qui estime que le groupement des hôpitaux n'est pas "hors-sol".

Pourtant, à Brioude, ce rattachement est vécu comme une contrainte purement administrative, détachée de la réalité du quotidien.

"C'est comme pour le commerce, on ne va pas aller faire ses courses au Puy, on va les faire à Clermont", compare Jean-Jacques Faucher, maire de Brioude et président du conseil de surveillance de l'hôpital. Il souligne aussi la proximité de l'autoroute pour rallier la préfecture du Puy-de-Dôme.





Une commune auvergnate en guerre contre la loi santé

Article LE PARISIEN  29 août 2016


Polémique. Les habitants de Brioude (Haute-Loire) protestent contre le nouveau parcours de soins qui les contraint à se rendre à l'hôpital du Puy-en-Velay, alors qu'avant ils allaient à Clermont-Ferrand, plus facile d'accès.

C'est la dernière histoire de pot de terre contre le pot de fer. Un pot de terre dénommé Brioude, sous-préfecture de Haute-Loire de 7 000 habitants, avec son hôpital créé il y a plus de mille ans. Le pot de fer, c'est l'agence régionale de santé (ARS) de Lyon, chargée de constituer sur la région Auvergne - Rhône-Alpes les groupements hospitaliers de territoire dits GHT, créés par la loi Santé. L'ARS a décidé que les habitants de Brioude iraient se faire soigner à l'hôpital du Puy-en-Velay si leur pathologie ne pouvait pas être traitée sur place.

Un hôpital difficile d'accès 

« Le Puy est à une heure de route au moins, et l'hiver il faut passer le col de Fix, qui n'est pas déneigé la nuit », peste Jean-Jacques Faucher. Maire (DVD) de Brioude depuis 1995 et président du conseil de surveillance de l'hôpital de Brioude. Il a demandé le 23 juillet à l'ARS une dérogation pour n'être rattaché à aucun GHT. La réponse est tombée vendredi : « La directrice de l'ARS rejette notre demande. » « C'est incompréhensible. Les Brivadois sont depuis toujours tournés vers Clermont-Ferrand, explique François Boudet, président du comité de vigilance de l'hôpital de Brioude. C'est à 60 km et facile d'accès par l'autoroute A 75. On va se soigner au CHU avec lequel notre hôpital a passé de nombreuses conventions de coopération. La loi dit bien que le GHT doit être constitué sur la base du parcours de soins des patients. Or, ici, personne ne va au Puy. L'hôpital, ne soigne pas les accidents vasculaires cérébraux, par exemple. En cas de problème grave, le patient devrait être orienté sur le CHU de Saint-Etienne, soit encore une heure de route ! »

 Après avoir organisé des manifestations, être monté jusqu'au ministère de la Santé sans se faire entendre, le comité de vigilance a déposé il y a huit jours un recours gracieux auprès de... la directrice de l'ARS. « Si elle le rejette, alors nous intenterons une action devant le tribunal administratif pour erreur manifeste d'appréciation préjudiciable au patient, prévient Jean-Pierre Boudet. » Sollicitée, la directrice de l'ARS, Véronique Wallon, n'a pas donné suite.

La directrice de l'hôpital, Claire Meynadier, veut rester optimiste : « L'ARS m'a assurée que l'on pourra conserver les conventions passées avec Clermont-Ferrand. » En attendant, elle est contrainte de nouer des accords avec l'hôpital du Puy.

« C'est vraiment l'administration dans toute sa splendeur, s'agace Jean-Pierre Boudet. Vous pouvez compter sur nous pour engager des poursuites si jamais un patient contraint d'aller au Puy n'est pas bien pris en charge. »

Daniel Rosenweg




Le rattachement au GHT du Puy-en-Velay ne passe pas dans le Brivadois

Article LA MONTAGNE

Après des mois à lutter contre le rattachement du centre hospitalier de Brioude au GHT du Puy, le comité de vigilance vient de lancer un recours auprès de l’ARS pour le faire annuler. Cela fait des mois que le comité de vigilance de l’hôpital de Brioude ne « lâche rien ». La dernière étape est le dépôt d’un recours gracieux auprès de l’ARS. Carence
Depuis le 1 er juillet, l'hôpital de Brioude est rattaché au Groupement hospitalier de territoire (GHT) du Puy. Mais à Brioude, élus, population, médecins et usagers ne renoncent pas.

Inquiets pour les patients 

« Samedi [20 août] nous avons déposé un recours gracieux auprès de l'Agence régionale de la santé pour annuler cet arrêté », annonce François Boudet, président du comité de vigilance. Déjà le 21 juillet une réunion du conseil de surveillance s'était tenue. « Une demande de dérogation a été déposée pour que le CH Brioude soit hors du GHT de Haute-Loire. J'ai fait un courrier fin juillet, on attend la réponse. Si elle est négative, on contestera la décision. Tout le monde reste mobilisé sur ce sujet-là », annonçait, il y a quelques jours, Jean-Jacques Faucher, président du conseil de surveillance.
Ne comptant pas sur une réponse positive, les membres du comité ont pris les devant avec un recours. Puis un passage devant le tribunal administratif. Dominique Béjot membre du CA précise : « On va demander à un juge si cette décision est pertinente. La loi prévoit d'améliorer la qualité des soins. Avec ce qu'on nous propose, c'est l'inverse. Il s'agit de conforter l'hôpital du Puy. » Et contrairement à la Haute-Loire, les GHT ne sont pas forcément départementaux, tels ceux de l'Ardèche ou de l'Allier.

« On ne peut pas accepter ce diktat »

Faute d'avoir signé la convention, l'hôpital de Brioude est en procédure de carence. Cela s'accompagne de sanctions financières (coupes budgétaires), pouvant atteindre 200.000 € « Une pression constante est mise sur la directrice de l'hôpital de Brioude pour qu'elle signe. Ce qu'elle va être obligée de faire », signale François Boudet. « On nous pénalise car on ne va pas là où on veut nous amener », commente Alain Garnier, vice-président du comité. « Ces décisions sont très préjudiciables. Elles mettent en périls l'hôpital et la qualité des soins, lance Serge Longeon, secrétaire du comité. On ne peut pas accepter ce diktat. »
Lydia Berthomieu

http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/haute-loire/brioude/2016/08/23/le-rattachement-au-ght-du-puy-en-velay-ne-passe-pas-dans-le-brivadois_12042928.html

GHT, le Comité de vigilance a déposé un recours gracieux

Le Comité de vigilance a déposé samedi 20 août un recours gracieux auprès de l'ARS pour annuler le rattachement de l'hôpital de Brioude au groupement hospitalier du Puy

 Voir le recours