Groupements hospitaliers de territoire : Brioude veut une dérogation

Article LA MONTAGNE

Malgré la concession accordée par la ministre de la Santé Marisol Touraine, les opposants au rattachement de l’hôpital de Brioude au GHT du Puy ne lâchent rien.
Brioude veut une dérogation

«La loi prévoit des dérogations ». Jean-Jacques Faucher, président du conseil de surveillance de l'hôpital de Brioude est allé droit au but, hier après-midi, en s'adressant à quelque 120 personnes. Elles étaient rassemblées contre le rattachement de l'établissement brivadois au Groupement hospitalier de territoire (GHT) du Puy, à l'occasion d'un nouveau conseil de surveillance qui s'est tenu à 15 heures.



Un courrier de la ministre de la Santé
Ce rassemblement faisait suite à l'arrêté du 4 juillet, pris par la directrice générale régionale de Santé (ARS), qui rattache l'hôpital public de Brioude au GHT du Puy.
Hier matin, le député Peter Vigier a reçu un courrier de la ministre de la santé Marisol Touraine, en réponse à une demande d'entretien. Dans ce courrier, il est annoncé que le CHU de référence sera celui de Clermont et non celui de Saint-Étienne comme cela avait été avancé. « Que vont faire les gens du Puy ? », s'interroge alors François Boudet, président du comité de vigilance.
Plus loin, ce courrier précise que « la convention constitutive du GHT Haute-Loire reconnaît l'existence de deux pôles, lles CH du Puy-en-Velay et de Brioude ». Et ce afin de garantir un « partenariat équilibré ».
« Je note qu'il y a des avancées dans ce courrier, mais peut être pas suffisantes, analysait hier soir le député, joint par téléphone. La ministre a fait quelques ouvertures mais je reste prudent. » Du côté du comité de vigilance, ce qui est demandé c'est de « maintenir et renforcer la coopération avec Clermont. Il y a eu un coup de force inadmissible », ajoute François Boudet.
Durant le rassemblement, Jean-Jacques Faucher a annoncé qu'une dérogation serait demandée lors du conseil. Sans la signature de la convention dans le délai, l'hôpital peut passer en carence et avoir des sanctions financières.

« Nous avons un délai de deux mois »
« Les regroupements ne peuvent pas être administratifs. On respecte la loi et il est possible d'avoir des dérogations dans le cas de situations géographiques particulières. Nous avons un délai de deux mois. Nous allons envoyer un courrier à Madame Wallon [directrice générale de l'ARS] pour discuter des modalités de dérogation », a-t-il ajouté. Peter Vigier insiste : « On avance tous dans le même sens. Je soutiens la position du conseil de surveillance ».
L'ARS devrait répondre dans les prochains jours à la demande de dérogation.

Lydia Berthomieu

http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/haute-loire/brioude/2016/07/22/elus-comite-de-vigilance-et-population-etaient-rassembles-hier_12010879.html

Halte au coup de force

La directrice générale de l’Agence Régionale Santé (DGARS) a publié le 4 juillet un arrêté qui rattache arbitrairement l’hôpital public de Brioude au groupement hospitalier de territoire du Puy.

C’est un coup de force car il avait été convenu avec les conseillers de la Ministre de la Santé qu’aucune décision ne serait prise avant qu’une délégation soit à nouveau reçue à Paris.

C’est un véritable déni de démocratie car tous les acteurs locaux (le conseil de surveillance de l’hôpital de Brioude, le corps médical, les élus, les usagers) se sont prononcés contre le rattachement du Centre Hospitalier au GHT du Puy et pour une insertion dans le groupement de Clermont-Ferrand.

Si la décision de la DGARS prenait force de loi, cela constituerait une nouvelle injustice pour les habitants du bassin de santé de Brioude. Ils n’ont toujours pas le scanner qui manque tant à l’hôpital. En plus, on veut désormais leur imposer d’aller se faire soigner au CHER du Puy voire au CHU de Saint-Etienne s’ils ont une pathologie qui nécessite des interventions lourdes, alors qu’ils étaient jusqu’à présents dirigés de façon logique vers le CHU de Clermont.

Cela obligerait les malades à devoir effectuer de longs et coûteux trajets et ça créerait une inégalité de traitement car les patients plus fortunés pourraient continuer à fréquenter les cliniques privées clermontoises.

Rattacher le Centre Hospitalier de Brioude au GHT du Puy serait contraire à l’intérêt général et à l’intérêt médical car les coopérations s’effectuent prioritairement avec le CH d’Issoire et le CHU de Clermont et cela risque d’être remis en cause.
Face au coup de force de l’ARS, nous ne devons pas rester les bras croisés, car nous sommes dans notre bon droit en nous opposant au rattachement arbitraire au GHT du Puy. Une nouvelle demande d’entrevue a été adressée à la Ministre afin qu’elle tranche en notre faveur dans le conflit qui nous oppose à la DGARS.

Nous rappellerons à Marisol TOURAINE que :
•    45 conseils municipaux et 4 Communautés de communes se sont prononcés en faveur du rattachement à Clermont,
•    les médecins du bassin de santé ont adopté une motion en ce sens,
•    3500 personnes ont signé la pétition du comité de vigilance.

Afin de montrer notre détermination, le comité de vigilance vous propose de participer à un rassemblement devant l’hôpital 
jeudi 21 juillet à 15 heures
avant la tenue du conseil de surveillance qui a à son ordre du jour la question du GHT.

Brioude refuse toujours la décision de l’ARS

Article LA MONTAGNE

La directrice de l'Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a arrêté la liste des 15 groupements hospitaliers de territoire (GHT) pour la région.
Cette décision, prise le 1 er juillet, a été rendue publique hier. Dans cette liste, les cinq centres hospitaliers de Haute-Loire sont regroupés au sein d'un même GHT. Une décision qui va à l'encontre du souhait des élus et des soignants du Brivadois, qui voulaient rejoindre le GHT de Clermont-Ferrand.

Jean-Jacques Faucher, maire de Brioude et président du conseil de surveillance de l'hôpital a expliqué hier n'avoir pas encore été informé officiellement. « Nous étions en discussion avec l'ARS jusqu'à lundi. J'ai proposé à la directrice qu'elle nous accorde une dérogation, un dispositif prévu par la loi. » Si Brioude obtenait cette dérogation, le centre hospitalier se retrouverait alors hors GHT, une façon de conserver ses liens avec Clermont et son CHU.

Du côté du comité de vigilance, les militants qui s'attendaient un peu à cette « décision arbitraire » comptent sur une audience au ministère de la Santé qui a deux mois pour entériner la création des GHT. « Nous avons des arguments de poids, rappelle le président, François Boudet. Nous restons déterminés, vigilants et nous pensons que cette audience au ministère sera déterminante. »


Pomme Labrousse